On a parlé de bouffe, bien sûr, et de malbouffe surtout... des quantités de gras caché, de surplus de sel, de haute pression et de vésicules biliaires inflammées et de toutes ces maladies liées directement à un régime alimentaire mal équilibré....
Bon, venant de quelqu'un qui "mange" sa vie... je ne suis sans doute pas la mieux placée pour faire la morale, mais jusqu'à un certain point, je suis tout à fait d'accord avec lui, d'où mon sujet.
Il y a une cinquantaine d'années, il n'y avait pas la même variété sur les tablettes des épiceries.... Pire encore, les gens qui vivaient dans des villages plus reculés ou dans des régions défavorisées devaient bien souvent "faire avec les moyens du bord" même chose pour la période qui a entouré la 2e guerre mondiale. Le rationnement était de mise et les rations bien souvent à peine suffisantes pour couvrir les besoins de base. Pourtant, bien que souvent la misère était le lot de bien du monde, rares étaient ceux qui ne mangeaient vraiment pas à leur faim.... oh bien sûr, il y en avait... mais la nécessité étant la mère de l'invention, beaucoup de bons plats ont vu le jour.
Dans une région comme la Gaspésie, pour ceux qui avaient de bons contacts… du poisson, beaucoup de poisson…. Si le saumon était le lot des riches américains qui venaient dans leur club privés et que, comme vous le savez peut-être une compagnie de Carleton achetait toute la pêche de tous les pêcheurs pour la transformation et détenait le monopole de la pêche commerciale interdisant la vente privée, quelqu’un qui savait néanmoins se débrouiller, pouvait acheter tout le poisson qu’il voulait… De la morue, bien sûr et salée la plupart du temps, mais surtout les variétés de poisson dont personne ne voulait à l’époque, hareng, maquereau, caplan, etc, etc, etc.
Mais la Gaspésie, c’était bien plus que le poisson, le gibier y était abondant, et bien que la température ne soit pas toujours clémente, il était possible de faire pousser salade, haricots, et surtout les légumes racines qui permettaient de passer l’hiver, patates, carottes, navets. Les petits fruits, fraises, framboises et bleuets ne demandaient qu’à être cueillis et transformés en confitures…. Et bien sûr, la marmaille était assez nombreuse pour assurer une récolte suffisante! Enfin, pour qui savait regarder, des noix, noisettes et autres, ainsi que des herbes dont de l’anis sauvage, de la sarriette que tout le monde faisait pousser, et autres délices qu’on pouvait aller récolter au gré des saisons…. Quenouilles…aubépine (oui oui, des senelles)… Pimbina (de son vrai nom Viorne trilobé)… enfin, tous les délices que la nature offrent en abondance à qui veut en profiter. Enfin, ce que je veux dire, c’est que les anciens savaient utiliser les ressources à leur portée.
Que se passe-t-il aujourd’hui… Les épiceries offrent les produits qu’on doit acheter à un prix qu’eux-même fixent. La bonne bouffe coûte cher et la malbouffe a pris le dessus… Les jeunes ne veulent plus récolter les petits fruits… ah oui, ils iront peut-être aux fraises chez le producteur, mais devront débourser… Les fraises sont plus grosses qu’ils vous répondent, qui voudrait aller récolter les fraises de champs? Elles sont pourtant bien meilleures. Même chose pour les bleuets et les framboises…. Et qui fait ses confitures de nos jours… quelques irréductibles… Et que dire de toutes les autres richesses de la nature… on a même oublié leur existence. Par contre ceux et celles qui ont compris offrent maintenant des « produits du terroir » qu’on achète à prix d’or!
Pas besoin de vivre en Gaspésie pour comprendre que parfois, les budgets sont serrés. Que reste-t-il pour quelqu’un qui veut bien manger sans crever son budget?
Quelques suggestions qui en valent probablement bien d’autres.
1. Établir budget. Savoir exactement combien on peut investir dans son alimentation et ne pas dépasser ce budget. En fait, tenter de rogner quelques sous ici et là pour se permettre une fantaisie ou une folie de temps à autres.
2. Apprenez à cuisiner! Beaucoup d’ateliers communautaires existent. Autre source, votre bibliothèque municipale où vous pourrez trouver des livre de recettes à 3, 4 ou 5 ingrédients qui prennent moins de 30 minutes à préparer. Je le répète souvent, cuisiner, c’est nourrir les gens qu’on aime le plus au monde… un peu comme un acte d’amour! Ce n’est pas une corvée, et bien que ça revienne souvent, la variété dans les assiettes brise la monotonie. Laisser le soin à l’industrie, de nourrir nos proches, c’est oublier que l’industrie ne vise pas la SANTÉ et le BIEN-ÊTRE mais bien le PROFIT. Les industries de transformation n’en ont rien à cirer que les aliments (trop sucrés, trop salés, trop gras, et que sais-je encore!) qu’ils nous servent nous rendent malades petit à petit… alors le mot d’ordre c’est, on reste près de l’aliment tel que la nature l’a produit au moment où on effectue notre achat. On se charge personnellement de la transformation!
3. Favoriser les produits locaux et en saison. Visitez les marchés publics de votre patelin. Souvent, bien qu’ils semblent plus dispendieux que votre épicerie, les produits sont de meilleure qualité et vous en donnent plus pour votre argent et si vous devenez un « régulier » certains maraîchers pourront peut-être même vous faire cadeau de quelques extras ou de quelques « invendables ».
4. Éloignez-vous du « tout fait ». Tous les plats cuisinés, sans exception, sont vendus beaucoup, beaucoup, beaucoup trop chers…. Même les pâtes congelées à 99 cents, elles n’offrent généralement pas de portions complètes de quoi que ce soit et dépassent largement les quantités recommandées de sel et de sucre quotidien… Ces plats ne coûtent que quelques sous à préparer maison….et vous pouvez les préparer et les faire congeler en portions. Vous aimez les hot-dogs et ils ne sont pas dispendieux…erreur… une saucisse est une protéine avec un mauvais ration quantité/prix. Choisissez plutôt un hamburger, viande maigre… 2 à 3 onces de viande. À peine plus cher et drôlement plus nourrissant! Et si vous ajoutez tomate, oignon et laitue, vous avez un repas complet!
5. Remplacez la viande par des légumineuses si c’est possible… Un exemple… vous faites une sauce à spaghetti, remplacez la viande en entier ou en partie par des légumineuses… des lentilles par exemple… Les légumineuses se vendent 3 fois rien et comblent l’appétit à peu de frais. Elles offrent aussi une excellente valeur nutritive…. Les pyramides d’Egypte se sont construites sur 1 bol de riz et 1 bol de lentilles par jour pour les esclaves! Et vous savez comme moi le résultat!
6. Inscrivez-vous à des classes pour apprendre à reconnaître les champignons sauvages comestibles, les légumes sauvages, les fruits sauvages…. Vous savez, nos immigrants italiens et grecs vont régulièrement récolter pissenlits et champignons en saison! Ce sont des aliments qui ne vous coûtent rien! Même si vous habitez en ville, vous pouvez quand même trouver des richesses pour votre menu de la semaine. A New York, il existe un cours guidé pour aller récolter des « mauvaises herbes comestibles » dans Central Park!!!
7. Cultivez des herbes fraîches sur le rebord de vos fenêtres et sur vos balcons si vous habitez en logement. Ces herbes pourront être utilisées fraîches et vous pourrez faire sécher le surplus pour utiliser en hiver.
8. Surveillez les spéciaux de votre supermarché et intéressez vous surtout aux aliments non transformés… viande, fruits, légumes, noix, farines, huile, etc N’oubliez pas, il y a les spéciaux dans les circulaires, mais il y a souvent des spéciaux en magasin… la viande qui est à sa dernière journée de vente potentielle est souvent réduite de 30 à 50%, même chose pour les fruits et légumes… le pain aux bananes… ça se fait avec des bananes trop mûres…. Et des bananes trop mûres, ça ne se vend que quelques sous chaque. Bien sûr, il faut choisir avec discernement, mais les viandes se congèlent bien, les légumes peuvent être cuisinés le jour même et parfois, vous n’avez qu’à enlever une partie moins attirante pour retrouver un légume parfait qui se conservera jusqu’au moment où vous en avez besoin.
9. Enfin, redécouvrez les légumes racines pour l’hiver, carottes, pommes de terre, navet, panais, betteraves pourront agrémenter votre assiette à peu de frais…. Les anciens le savaient….A cette liste, j’ajouterais les courges d’hiver, des légumes oubliés, bon marché, et nutritifs!
Il y a beaucoup de sagesse dans la façon qu'avaient les anciens de se nourrir... parfois, il ne sert
rien de vouloir réinventer la roue....
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